Dunkerque 101

Roman: Meurtre à Dunkerque "Sous l'oeil de Jean Bart" Chapitre 11 (Roger Constantin & Krystel)

Photo d'illustration:  Vue aérienne de Dunkerque et de la plage de Malo.

 

 

Roger Constantin & Krystel

 

Meurtre à Dunkerque

"Sous l’œil de Jean Bart"

 

Résumé

Dunkerque, 27 août 2014, Place Jean Bart.

Yorick Leroy découvre son épouse Eva, morte dans la salle de bains, la veille de leur dixième anniversaire de mariage.

Accident ou suicide?

Persuadé qu'il s'agit d'un crime, le commissaire Magnac ouvre une enquête.  Les mensonges s'accumulent chez les antagonistes.  Yorick mène une double-vie avec Petra son ambitieuse maîtresse.  David son meilleur ami ment aussi.  

Et même la caissière du supermarché!

Mais qu'ont-ils de si important à cacher?

Et si Jean Bart avait tout vu depuis son piédestal?

 

Dunkerque hotel ville

Dunkerque : L'hôtel de Ville

 

 

Cette oeuvre est une pure fiction.

Toute ressemblance avec des faits et des personnes existants ou ayant existés ne serait que fortuite et involontaire.

 

 

Chapitre 11

À son arrivée au commissariat, Justine s’empressa de pénétrer dans le bureau du commissaire Magnac sans y être invitée. Elle fut bien surprise de ne pas l’y trouver. Celui-ci n’arriva qu’une bonne vingtaine de minutes plus tard.

―Richard, toi en retard ! Cela m’étonne vraime
nt, déclara-t-elle. Ah oui ! C’est vrai, pardonne-moi, mais je ne pensais plus à la venue de ton frère et de son épouse. Ont-ils fait bon voyage ? Avez-vous passé une bonne soirée ? Se rattrapa-t-elle sur un ton marquant la confusion.

—Tu es tellement prise dans cette enquête Justine que je comprends que tu puisses oublier ma vie privée, lui répond-il avec un flegme de détective purement britannique.

—Oh Richard, allez, raconte...

—Bruno et Nathalie étaient ravis de me voir ! Tu comprends, après tout ce temps...

Son sourire radieux dénonçait l’immense joie qu’il avait eu de les revoir. C’était, dans le Nord, la première visite de son frère cadet et de sa femme. Leur dernière rencontre remontait à mai 2012, quand Richard était retourné dans son village natal du Gers, à Caupenne-d’Armagnac, minuscule commune de 425 habitants, entourée de vignes. Un retour dans le passé, dans la maison des parents, que son frère avait repris au moment du partage du patrimoine familial.

—Je parie que tu leur as fait découvrir les moules frites dans notre fief « Le Tormore»?

—On ne peut vraiment rien te cacher Justine ! Reprit- il en rigolant. Je pensais même pouvoir te les présenter mais...

—Je n’y suis pas passée... il était trop tard quand j’ai eu fini Richard.

—Désolé pour tes heures sup’ d’hier ! Mais qu’as-tu comme bonnes nouvelles, pour accourir comme ça, avec un grand sourire ?

—J’ai vu ta ravissante Petra Keller hier ! Une créature de rêve, aux atouts ravageurs ! Capable de faire craquer un homme juste en claquant des doigts. Je comprends mieux ton attitude maintenant. Tu finiras par me rendre jalouse si tu l’approches trop...

Cette dernière réflexion de Justine donna tout à coup des bouffées de chaleur à Richard. Il prit son mouchoir et s’essuya le front perlant d’une sueur subite. Plaisantait-elle en lui parlant de sa pseudo jalousie ?

—Richard, t’as vu dans quel état tu es rien qu’à entendre son nom ? Fais attention, c’est mauvais pour ton petit cœur fragile...

Richard aurait tant voulu lui répondre : « Mais non chérie, c’est de te sentir jalouse qui me met dans cet état ! M’aimes- tu alors ? ».

—Ohé du bateau !!! Monsieur Jean Bart ! Arrête de rêvasser de la hune de ton mât ! Y’a du boulot qui nous attend !

—Quoi, qu’as-tu dit ? Jean Bart quoi ?

—Sors de ton rêve Richard, cette fille n’est pas pour toi ! On a du boulot, mince alors !

—Bon sang Justine ! Je ne rêve pas, je réfléchis, mentit Richard, vexé qu’une subalterne lui remonte les bretelles. Et... et... qu’a-t-elle fait de sa soirée notre chère Petra ?

—Nous sommes allés Place Jean Bart avec le brigadier Levert et nous l’avons retrouvée en compagnie de Yorick. Ils prenaient un verre à la brasserie « Le Milord ». Ensuite, ils ont récupéré la voiture vers 20 heures et nous les avons suivis jusqu’à Bergues. Ils ont réservé une suite « Au petit Manoir » jusqu’à lundi.

—Tiens ! Drôle d’idée de se donner rendez-vous au « Milord ». Tout le monde connaît Yorick dans le coin. S’afficher en galante compagnie, juste en dessous de chez lui, ce n’est pas très intelligent de sa part !

—Ils n’ont pas été cons au point de montrer qu’ils sont amants Richard ! Par contre, le choix du « Petit Manoir » à Bergues est un endroit discret pour les tourtereaux. Ils peuvent y roucouler en toute quiétude.

—Effectivement, approuva le commissaire, très juste déduction mon cher Watson, et à son appartement, s’y est-il rendu ?

—On a fait retirer les scellés puisque ce n’était plus utile pour l’enquête. Donc, il y est allé seul, quelques minutes avant de se rendre au parking pour reprendre sa Porsche. Pendant ce temps, Petra est restée à la brasserie. Elle a payé la note et a quitté les lieux, assez discrètement, pour rejoindre Yorick à la voiture. Voilà mon cher Sherlock Holmes!

Justine s’était assise face à richard et lui dévoila que Yorick était sorti de l’hôpital vers 16h30 et qu’il s’était présenté au commissariat pour récupérer les clés de l’appartement et celles de son véhicule vers 18h30. Elle l’avait pris en filature dès ce moment-là, avec l’aide du brigadier Levert. Elle lui donna également tous les renseignements, en sa possession, réunis par l’inspecteur Martin, avant la fin de son service. Richard apprit que Petra était arrivée à Dunkerque depuis Paris, par le train de 21h04 et qu’elle avait logé au B&B hôtel en face de la gare. Elle avait quitté l’établissement après avoir pris son petit-déjeuner vers 8h30, sans doute pour se rendre à l’hôpital. D’après le réceptionniste, un taxi l’aurait chargée juste devant la porte de l’hôtel.

—Mais nous ne savons rien de plus de son emploi du temps, entre son départ de l’hôtel vers 9h00, et le moment où nous l’avons retrouvée au « Milord », en dehors du fait que tu l’aies croisée hier, à la sortie de l’ascenseur.

—On suppose qu’elle est restée un bon moment à l’hôpital puis, à la demande de Yorick, elle aurait enlevé les marchandises de la voiture avant notre fouille. Pour les mettre où ? On ne sait pas. Puis qu’a-t-elle fait entre 14 et 19 heures ? Mystère...

— Un peu de shopping peut-être, se permit d’avancer Justine, car d’après la réception du B&B Hôtel, elle n’avait qu’un petit sac de voyage. Une femme de cette trempe qui prévoit de rester plusieurs jours quelque part, ne va pas se balader avec les mêmes fringues sur le dos durant des jours!

—Pure logique féminine ! Je n’y avais pas pensé. Vous, les femmes et vos fringues, c’est sacré ! Répondit Richard en lui adressant un clin d’œil conciliant, mais c’est tout à fait plausible.

―Maintenant, je vais te donner l’identité de TA belle rousse Richard. Et tu vas être intéressé au plus haut point sur ses activités professionnelles. J’en suis sûr !

—NOTRE belle rousse Justine ! NOTRE belle rousse et pas seulement la mienne, rectifia-t-il d’un air agacé en se grattant la nuque.

Justine lui sourit en glissant une main dans ses cheveux pour replacer une mèche rebelle qui lui tombait dans les yeux. Elle avait envie de taquiner un peu son cher commissaire.

—J’espère qu’elle mettra tes neurones en exergue autant que son Pinot noir !

—Que son Pinot noir! Que me chantes-tu là, demanda-t-il, tout à coup soucieux d’en savoir plus.

—Petra Keller est originaire d’Erstein en Alsace et est domiciliée à Barr. C’est la bru de Joseph Meyer, la veuve de Franz, l’héritier de la société Vinalsace, la maison de négoce propriétaire des vignobles Meyer. Elle est entrée dans la boîte comme œnologue, mais depuis le décès de son mari, c’est elle qui en assure la direction commerciale.

—Le Pinot noir que nous avons bu jeudi au Tormore ? Eh bien ça alors !

—Tu devrais voir ta tête Richard ! À croire que t’avais déjà vu cette femme au fond de ton verre !

—Justine, tu me saoules plus que le Pinot noir ! C’est le cas de le dire, avec tes réflexions idiotes sur la rouquine. Je vais finalement croire que tu es jalouse pour de bon, ajouta Richard un peu gêné par sa réplique.

Il tourna la tête sur le côté pour de ne pas affronter le regard de sa collègue. Justine ne releva pas le sujet et continua comme si de rien n’était.

—Martin s’est renseigné à la police de Barr pour en apprendre un peu plus sur notre charmante veuve. Petra et Franz se sont mariés en juin 2012. Son mari est mort emporté par un infarctus en septembre alors qu’il était en pleine santé. L’histoire a d’ailleurs fait un peu de remous dans la presse locale.

—Et pour quelles raisons ?

—L’inspecteur a eu la chance de tomber sur le lieutenant qui s’est occupé de l’enquête, clôturée trop rapidement selon lui, à l’époque du décès de Franz, car il a été retrouvé mort dans la « cuverie », au moment des vinifications. Curieusement il y était seul. La mère de Johan, qui n’avait jamais approuvé ce mariage, a crié haut et fort que Petra était responsable de la mort de son fils unique. Mais le père n’a pas voulu d’autopsie et s’est contenté de l’avis du médecin de famille qui a diagnostiqué une mort naturelle.

—Bizarre cette divergence entre le père et la mère ! Souligna Richard complètement intrigué par l’affaire.

—Il y aurait une explication. Une rumeur dit que le père protégeait sa bru, car ils auraient eu une relation ensemble. Le pauvre Franz, cocufié par son propre père ! Mais tout cela est resté sans preuve.

—Quelle histoire de dingue ! J’ai l’impression que nous avons affaire à une femme diabolique.

—Maintenant, enchaîna une Justine très concentrée dans ses propos, ce que je n’ai pas encore trouvé, c’est dans quelles circonstances Yorick et Petra se sont connus !

—Difficile à dire. Une œnologue alsacienne et un gars du Nord, marchand d’huile et de mayonnaise. Voilà bien un curieux mariage des genres !

—J’ai demandé à Martin de continuer ses investigations sur Petra. Comme il est de service à partir de 14h et de garde tout le week-end...

—Et notre cher David Vermeulen, ne l’avait-on pas convoqué pour dix heures ? Demanda Richard en regardant sa montre.

Elle indiquait 10h20 et il n’y avait toujours pas de David en vue. Justine sortit du bureau et prit l’initiative d’appeler l’ami de Yorick sur son portable. Après trois sonneries, ce dernier décrocha et répondit d’une voix grave et pâteuse qui laissait supposer un réveil douloureux. Il s’excusa pour son retard et annonça qu’il se présenterait au poste de police dans une demi-heure.

 

(à suivre  : le chapitre 12 sera publié demain vers 14 heures)

Les auteurs

 

A nous milord

Roger Constantin et Krystel à gauche.

A droite Clair Pirotton épouse de Roger ou de Christian, c'est selon...

L'improbable alliance de deux auteurs que rien ne réunissait au départ sauf cet incroyable challenge d'écrire un polar.

Roger Constantin vit au sud de Liège dans les Ardennes belges et son premier roman aborde le domaine sentimental aux dimensions fantastiques.

Krystel habite Dunkerque et écrit des romans historiques, passionnée par la vie de Louis XIV.

Ensemble, ils ont relevé le défi.

 

 

Jean Bart, figure emblématique de la ville de Dunkerque

(partie 1)

 

Jean bart 10

 

Jean Bart, en flamand Jan Bart (ou Jan Baert), né le  à Dunkerque (comté de Flandre) et mort le  dans cette même ville (Flandre française), est un corsaire célèbre pour ses exploits au service de la France durant les guerres de Louis XIV.

Il commence à naviguer à quinze ans sous les ordres de Michiel de Ruyter et participe en 1667 à la campagne de la Tamise. Pendant la guerre de Hollande, il est corsaire pour le compte de la France et accumule les prises (plus de cinquante entre 1674 et 1678). Admis dans la Marine royale avec le grade de lieutenant de vaisseau en , il croise en Méditerranée contre les Barbaresques et est promu capitaine de frégate en . En 1689, il est chargé, en compagnie de Claude de Forbin de conduire un convoi de Dunkerque à Brest, il est fait prisonnier par les Anglais, s'évade et revient à Saint-Malo en traversant la Manche à la rame. Promu capitaine de vaisseau en , il met au point une tactique de guerre fondée sur l'utilisation de divisions de frégates rapides et maniables, sorte de « préfiguration des meutes de sous-marins de la Seconde Guerre mondiale ».

(source du document : WIKIPEDIA)

 

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