Dunkerque 101

Roman: Meurtre à Dunkerque "Sous l'oeil de Jean Bart" Chapitre 10 (Roger Constantin & Krystel)

Photo d'illustration:  Vue aérienne de Dunkerque et de la plage de Malo.

 

 

Roger Constantin & Krystel

 

Meurtre à Dunkerque

"Sous l’œil de Jean Bart"

 

Résumé

Dunkerque, 27 août 2014, Place Jean Bart.

Yorick Leroy découvre son épouse Eva, morte dans la salle de bains, la veille de leur dixième anniversaire de mariage.

Accident ou suicide?

Persuadé qu'il s'agit d'un crime, le commissaire Magnac ouvre une enquête.  Les mensonges s'accumulent chez les antagonistes.  Yorick mène une double-vie avec Petra son ambitieuse maîtresse.  David son meilleur ami ment aussi.  

Et même la caissière du supermarché!

Mais qu'ont-ils de si important à cacher?

Et si Jean Bart avait tout vu depuis son piédestal?

 

Dunkerque hotel ville

Dunkerque : L'hôtel de Ville

 

 

Cette oeuvre est une pure fiction.

Toute ressemblance avec des faits et des personnes existants ou ayant existés ne serait que fortuite et involontaire.

 

 

Chapitre 10


Quai des jardins, jeudi soir, 28 août

Élodie ôta ses chaussures et s’étendit sur le canapé de cuir blanc meublant le pimpant salon de l’appartement du Quai des Jardins. Elle prit la télécommande posée sur la tablette de verre et alluma l’écran plat 3D. TF1 diffusait le 20 heures.

Pendant ce temps, David Vermeulen, toujours en tenue de tennis, se jeta sous la douche. Impatiente de le voir réapparaître, la jolie jeune femme de 23 ans, à la longue chevelure noire, ne tarda pas à se mettre à l’aise. Elle enleva d’abord son jean slim puis déboutonna sa blouse de satin. Derrière son Push Up, une jolie paire de seins pommés semblait attendre qu’on la délivre de sa prison de dentelle.

Lorsque David se présenta devant elle en peignoir de bain, elle se mit à genoux sur le canapé pour mettre ses atouts féminins en valeur. L’échine cambrée, les fesses rebondies sous son string, la demoiselle sut se faire comprendre. Sa position suggestive ne laissa pas David indifférent. Il aimait ce genre de femme provocante, sexy et entreprenante. Son œil aguicheur valait plus que tous les aimants du monde. Il s’avança vers elle. La belle tendit les bras pour le recevoir et lui enroula la nuque en roucoulant. David succombait. Tout contre son torse, elle prit plaisir à se trémousser, offrant ses lèvres pulpeuses. Il s’en empara. Un long baiser languide fut leur seul préliminaire. Ils étaient bien trop pressés de découvrir les sensations de leur premier corps-à-corps. Insatiable, à la limite de la nymphomanie, la jeune femme avait su combler les désirs de David. Une osmose passionnelle les avait envoyés, deux fois d’affiliée, jusqu’à l’extase. L’amant comblé avait l’impression d’avoir décroché le gros lot. Une certaine consolation pour lui après le décès d’Éva.

 

Élodie se voyait attribuer le top du classement ATP de ses conquêtes féminines. Si Éva avait toujours occupé la première place dans son cœur et dans son lit, quoique moins fougueuse et moins performante que sa nouvelle petite bombe sexuelle du soir, c’était parce que l’amour avait dominé leur relation dès le départ. Par contre, il voyait bien, cette jeune assoiffée de vertiges érotiques, obtenir un intérim bien plus long que la plupart des autres candidates. Élodie s’était assoupie dans les bras de David. Il lui enleva délicatement une mèche lui tombant devant les yeux, effleura le contour de sa bouche et remonta vers le piercing discret qu’elle portait à la narine gauche. Il le taquina du bout de son index. Elle ouvrit les yeux.

—Élodie, tu es resplendissante ! J’adore ton look un peu rock et sophistiqué. Il te va à ravir !

Le souffle chaud et flatteur près de son oreille s’évanouit très vite, car David s’extirpait déjà du canapé où ils avaient batifolé.

—J’ai passé un super moment David ! Je ne regrette pas avoir succombé à ton charme hier et accepté ton invitation aujourd’hui, lui dit-elle en renfilant sa blouse sans prendre la peine de remettre son soutien-gorge. Elle espérait que ce moment ne soit qu’un court intermède, un bref repos du guerrier. Elle se sentait prête à recommencer leurs ébats effrénés. David s’était dirigé vers la cuisine et quand il revint au salon, il tenait une bouteille de Gewurztraminer vendange tardive dans une main et deux verres à vin dans l’autre. Il voulait, en quelque sorte, trinquer à sa victoire, celle d’un prédateur qui venait de débusquer la meilleure des proies.

—Le vin préféré des maîtresses de ton envergure, lui déclara-t-il en déposant ses verres typiquement alsaciens sur la table du salon.

Il les remplit aux deux tiers avant de poser la bouteille à même le sol.

—Tchin, ma charmante beauté !

Il s’assit à son côté, les lèvres tendues, escomptant un baiser qu’elle ne lui concéda pas.

—Je pensais avoir mérité une attention plus délicate ! Lui retourna-t-elle en le repoussant.

— Mais c’est un vin de grande classe et les femmes en raffolent !

—Je m’attendais à une coupe de champagne rosé Veuve Clicquot des bouteilles que tu as achetées hier quand tu m’as draguée à la caisse !

—Désolé Élodie, je n’ai pas de champagne ici ! Celui que j’ai acheté hier était pour un ami qui devait fêter son anniversaire de mariage.

—Ah, je comprends pourquoi la carte bleue n’était pas à ton nom ! Quand je t’ai téléphoné ce matin pour accepter ton invitation, j’étais étonnée d’entendre « Allo, ici David Vermeulen » et non « ici Yorick Leroy ». J’ai d’abord cru à une erreur, mais j’ai ensuite reconnu le ton sensuel et rauque de ta voix. Une voix de chanteur rital.

—Tu croyais que j’étais Yorick Leroy ! Comment cela se fait-il ?

—Quand tu m’as demandé d’insérer la carte bleue dans le terminal, parce que tu étais soi-disant, trop occupé à charger le Caddie, j’étais déjà sous ton charme. Je n’ai pas pu m’empêcher de lire ton nom, car je voulais trouver un moyen de te revoir.

—Curieuse et coquine ! Cela me plaît ça ! Je ne savais pas que les caissières menaient des enquêtes discrètes sur les clients.

—Non, ce n’est pas notre job, rassures-toi, répondit- elle en riant. Je voulais juste connaître ton nom pour te retrouver, mais comme tu m’as laissé ton numéro de portable...

—Ah ! Je préfère !

—Et tu le connais ce Yorick Leroy ? Ce n’est pas une carte volée au moins ?

—Qu’est-ce que tu vas imaginer là ! Si tu le prends ainsi, alors je squatte cet appartement, car j’ai tué le propriétaire, j’ai volé sa voiture, le centre sportif appartient à un autre et je suis un gros malfrat ! C’est ça ? Madame la détective arrêtez-moi, passez-moi les menottes et faites de moi ce que vous voulez ! Je suis à votre merci !

Il éclata de rire, mais Élodie resta sérieuse.

—Je ne suis pas de la police, t’inquiète ! J’ai déjà eu affaire à eux pour des petites bricoles. Vols à la tire, consommation de cannabis, etc. Des petits trucs quoi ! Mais c’est vrai que j’ai conservé un vieux fantasme d’ado. J’aurais bien voulu vivre dans le luxe avec un truand, connaître les sensations d’une cavale et la montée d’adrénaline quand l’étau se resserre...

—Tu regardes trop de films ma poule ! T’as vraiment des idées originales toi !

—Et si tu étais un malfrat qui me cache la vérité, ajouta-t-elle d’un air taquin, comme si cette éventualité l’excitait.

—Et si j’étais Richard Gere, reprit-il, et toi Julia Roberts, dans « Pretty Woman » ? Cela ne serait pas mal non plus ! Tu ne trouves pas ?

—Mais je ne suis pas une prostituée moi !

Et ils éclatèrent de rire tous les deux, amusés de cette conversation qui avait pris un caractère assez loufoque.
En arrivant aux caisses de l’hypermarché Carrefour de Saint- Pol-sur-Mer, la veille vers 17 heures, David était resté volontairement dans la file de la caisse 8, malgré l’annonce de l’ouverture d’une caisse supplémentaire. Dès qu’une fille dotée d’un certain charme se profilait à l’horizon, David ne pouvait s’empêcher d’utiliser la drague pour se faire remarquer. Au premier regard, il arrivait à deviner si la mignonne visée était apprivoisable ou pas. Dans le cas d’Élodie, il n’avait pas usé de beaucoup de malice pour l’attirer sur son terrain. La simple promesse d’une journée offerte au Club House, avec leçon particulière de tennis, un accès illimité à la salle de fitness, à la piscine et au Jacuzzi l’avait enchantée. Ce n’était pas tous les jours qu’elle pouvait profiter d’une journée de luxe avec son salaire de caissière. Dès qu’il sut que Yorick était tiré d’affaire, David s’était rendu pour la prendre à son domicile après sa sortie d’hôpital, désolé de ne pouvoir lui offrir qu’un accès limité de trois heures maximum et de reporter la leçon de tennis qui lui avait promis. Il aurait même préféré décaler sa promesse et l’inviter à une balade à la plage de Malo, mais il avait deux cours de tennis programmés à son Club.
Son arrivée au Club, accompagné d’Élodie, avait tout de suite été remarquée par Carole, une de ses élèves et conquête de la veille. Encore dans les bras de David le matin même, elle n’apprécia pas cette précoce éviction même si elle connaissait sa réputation du Don Juan. Plus que de le voir avec une autre femme, cette rivalité était une humiliation pour elle, se sentant blessée dans son amour-propre. Elle avait le goût amer de ne pas avoir été à la hauteur et elle se vengea en créant une atmosphère de malaise durant tout son cours. David remplit à nouveau les deux verres de Gewurztraminer, prit le plateau de charcuterie que son chef de cuisine lui avait préparé avant de quitter le Club House, apporta une baguette, du beurre, un couteau et en amoureux, se délectèrent de ce repas improvisé. Entre caresses et baisers langoureux, ils plongèrent de nouveau dans de nouvelles galipettes qui leur prirent une bonne partie de la nuit. Totalement épuisés, ils s’étaient finalement endormis jusqu’au petit matin.

—J’adore faire l’amour avec toi David, lui chuchota-t- elle au creux de l’oreille en se réveillant.

—Humm ! Tu es délicieuse Élodie, lui répondit David en ouvrant les yeux, j’aime ta façon de me réveiller... tes douces caresses sur mon corps, tes tendres baisers dans mon cou...

David s’étira comme un chat et quitta le lit après lui avoir adressé une multitude de bécots de gratitude. Il enfila son peignoir et se dirigea vers la cuisine pour allumer la cafetière Expresso. Quelques instants plus tard, en tenue d’Ève, Élodie vint le retrouver dans la cuisine pour prendre son café au lait.

Après avoir pris chacun leur douche, David proposa de la reconduire jusqu’à son appartement avant de prendre la route pour Calais.
Élodie habitait un modeste deux pièces, allée Denis Papin, à Saint-Pol-sur-Mer. Il s’arrêta devant l’immeuble et coupa le moteur de son cabriolet Citroën DS3 noir, le temps d’échanger quelques baisers prometteurs de futurs bons moments.

—On se voit ce soir ? Demanda Élodie.

—J’ai un banquet au Club House et je ne serai pas de retour avant 23 heures. Mais si tu veux, on peut se donner rendez-vous dans un bar !

—Je t’enverrai un message. J’ai hâte de retrouver tes étreintes, ton corps musclé contre le mien et te sentir en moi.

Sous l’emprise de ces mots grivois et convaincants, entrecoupés de baisers brûlants, David redémarra, bien malgré lui, le moteur de sa voiture. Il lui adressa un signe de la main en s’éloignant. Dans sa tête, il envisageait déjà de retrouver Élodie plus tôt que prévu dans la soirée, car il avait bien trop envie de retrouver cette perle rare qui l’attirait et le prenait par les sens.

 

(à suivre  : le chapitre 11 sera publié demain vers 14 heures)

 

 

Les auteurs

 

A nous milord

Roger Constantin et Krystel à gauche.

A droite Clair Pirotton épouse de Roger ou de Christian, c'est selon...

L'improbable alliance de deux auteurs que rien ne réunissait au départ sauf cet incroyable challenge d'écrire un polar.

Roger Constantin vit au sud de Liège dans les Ardennes belges et son premier roman aborde le domaine sentimental aux dimensions fantastiques.

Krystel habite Dunkerque et écrit des romans historiques, passionnée par la vie de Louis XIV.

Ensemble, ils ont relevé le défi.

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