Jean bart croqtabouille

Roman: Meurtre à Dunkerque "Sous l'oeil de Jean Bart" Chapitre 7 (Roger Constantin & Krystel)

Photo d'illustration:  La statue de Jean Bart à Dunkerque

 

 

Roger Constantin & Krystel

 

Meurtre à Dunkerque

"Sous l’œil de Jean Bart"

 

Résumé

Dunkerque, 27 août 2014, Place Jean Bart.

Yorick Leroy découvre son épouse Eva, morte dans la salle de bains, la veille de leur dixième anniversaire de mariage.

Accident ou suicide?

Persuadé qu'il s'agit d'un crime, le commissaire Magnac ouvre une enquête.  Les mensonges s'accumulent chez les antagonistes.  Yorick mène une double-vie avec Petra son ambitieuse maîtresse.  David son meilleur ami ment aussi.  

Et même la caissière du supermarché!

Mais qu'ont-ils de si important à cacher?

Et si Jean Bart avait tout vu depuis son piédestal?

 

Dunkerque hotel ville

Dunkerque : L'hôtel de Ville

 

 

Cette oeuvre est une pure fiction.

Toute ressemblance avec des faits et des personnes existants ou ayant existés ne serait que fortuite et involontaire.

 

 

Chapitre 7

 

Le temps était encore maussade en ce début d’après-midi. Le soleil peinait à se faufiler entre les nuages et la température était assez fraîche pour la saison.

« On se croirait à la Toussaint », se lamenta Richard, « foutu mois d’août ! Et dire que mon frère arrive du Sud tout à l’heure ! ».

Il resta quelques minutes, immobile sur le trottoir de l’hôtel de police puis l’arpenta de long en large d’un pas nerveux. En scrutant le ciel, il craignait que son frangin soit bien déçu de son séjour dans le Nord. Instinctivement, il plongea une main dans la poche de sa chemise pour en extraire son paquet de cigarettes, mais réfréna son geste. Ses petits soucis de santé de ces dernières semaines lui avaient fait prendre conscience de la nocivité du tabac. Il avait donc arrêté depuis le début du mois et tenait bon grâce au patch. Justine, qui le surveillait dans cette démarche, l’encourageait dans la lutte et elle se montrait, par moment, encore plus efficace que le patch. Lorsqu’il rentra, il regagna directement son bureau et prit, posé sur une petite tablette près de son percolateur personnel, le sachet contenant son sandwich au fromage acheté le matin. Il le dévora en quelques grosses bouchées.

—Puis-je entrer commissaire ? Lui demanda l’inspecteur Martin, debout dans le chambranle de la porte.

—Bien sûr, Martin ! Lança Richard en mastiquant les restes de sa modeste pitance.

—Voilà, j’ai des résultats plus précis concernant les analyses sanguines. Robert Dubois vient de m’envoyer un courriel. Le taux d’alcool y était très élevé. Plus de 4 grammes par litre ! On y a retrouvé des traces de barbituriques et de très légères traces de cyanure.

—De cyanure !

—Ouais ! Assura-t-il en tendant la copie des analyses au boss, des traces suffisantes pour l’intoxiquer mais pas pour provoquer sa mort...

—Pas de surdose de Mogadon en déduisit Richard en feuilletant le document avec intérêt, hum... hum... quant au cyanure d’hydrogène, c’est un peu inexplicable. Un taux de 60 ppm alors que le seuil létal est de 100 ppm. Même avec une consommation plus qu’excessive de tabac, cela ne représente pas le dixième de cette dose. C’est impossible. Pour avoir cette dose, il faut se casser les dents à bouffer des noyaux d’amandes amères !

—Pardonnez-moi commissaire, mais vous pourriez peut-être m’éclairer sur le taux ppm, car à part les coefficients grammes au litre, j’y pige que dalle !

—Ce terme est utilisé en toxicologie inspecteur. Cela veut dire une partie par million. Donc 1 ppm représente un milligramme par litre au sens large. Tout dépend de l’unité de volume et de l’unité de masse. Mais ce n’est pas ce cours qui nous fera avancer ! Quoi d’autre Martin ?

—Un hématome au bras gauche dans le creux du coude et plusieurs traces de piqûres de seringue. C’est plutôt un endroit que l’on pique pour faire une prise de sang mais pas pour se camer ! Pourtant pas de trace de drogues dans le sang.

—Bizarre, très bizarre si elle ne se droguait pas...

—Effectivement, appuya l’inspecteur. Pour les blessures à l’arcade sourcilière et à la tempe, elles sont bien superficielles, comme Dubois nous l’avait dit, mais je vous ai gardé le meilleur pour la fin. Vous allez être surpris commissaire !

—Surpris ? Abrégez Martin, on n’a pas vraiment le temps de jouer au chat et à la souris ?

—Éva est morte d’une embolie pulmonaire ! Le légiste situe le moment de la mort à 17 heures environ.

—Quoi ! Quoi !!! Qu’est-ce que vous me chantez là ? Une embolie pulmonaire ? Dites-moi que c’est un poisson d’avril avec le temps qu’il fait dehors. Je comprendrais la blague !

—Je vous assure que ce n’est pas une farce commissaire ! Mettriez-vous la parole du docteur Dubois en doute ?

—Non loin de là mais je ne m’attendais pas à ce verdict ! Une embolie ! Mais c’est dingue ça !!!

L’inspecteur Martin quitta le bureau juste au moment où Justine fit son apparition. Elle n’attendit pas la permission de son chef pour entrer et le fixa droit dans les yeux en se rapprochant de lui. Richard était debout, les fesses appuyées contre le rebord de son bureau. Elle lui fit une tape amicale dans le dos et avança son visage vers le sien pour poser un doux baiser sur son front.

—Une embolie pulmonaire, s’écria-t-il, tu te rends compte Justine ?

—Mais... oui Richard ! Résignes-toi et remets-toi de ta déception. On a tout simplement une mort naturelle et il va bien falloir clore le dossier faute de preuves. C’est bête, je sais. Je rêvais, tout comme toi, d’une belle enquête avec toi, mon partenaire préféré et...

—... et nous allons toujours faire équipe sur ce coup Justine ! Je n’ai pas dit mon dernier mot et je sais que tu penses la même chose que moi.

—Sans preuve, tu vas t’y prendre comment ? Sois raisonnable Richard !

Richard n’avait pas du tout l’intention de rester raisonnable. Il alla se rasseoir, posa la tête contre la paume de sa main et se chatouilla le front du bout des doigts. Pour bien connaître son supérieur, malgré le peu de temps qu’elle travaillait avec lui, la compatissante Justine comprit que ce geste était le signe d’une grande méditation. L’eurêka ne tarda pas à sortir.

—Et la voiture de Yorick ? A-t-on prit la peine de la fouiller ?

—Non, on ne s’est pas préoccupé de son véhicule. Personne n’a jugé nécessaire de...

—Fatale erreur, beauté fatale ! Trancha Richard, dans un sourire enjôleur, très satisfait de complimenter la belle d’une manière détournée.

—Vous allez me faire rougir commissaire ! Je vois que tu retrouves ta bonne humeur. Je reconnais là mon fin limier habituel.

—À propos, tu as des nouvelles de ton Horacio ?

—Du lieutenant Fournier ? Oui ! Même constat ! Présence de cyanure dans la bouteille d’Armagnac comme il nous l’avait déjà dit. Maintenant qu’on a la précision de l’analyse, le mélange était de 60 ppm, ce qui correspond au taux de l’analyse sanguine d’Éva.

―Un véritable mystère ce cyanure !

Malheureusement, cela ne nous apporte pas une preuve. Je suis pourtant certain qu’il a un lien étroit avec sa mort.

Flairant le crime presque parfait, le commissaire Magnac retrouva son enthousiasme aussi subitement qu’il l’avait perdu quelques minutes plus tôt. Cela rendit le sourire à sa charmante équipière.

—Justine ! Avant qu’on nous ordonne d’enlever les scellés et de clore l’affaire, tu vas retourner, avec Martin, faire une nouvelle fouille complète et minutieuse de l’appartement. Et n’oublie surtout pas de passer la Porsche au peigne fin. Surtout cette Porsche ! Je compte sur toi, hein ? Ma petite Juju !

Lorsqu’il la surnommait ainsi, ce qui n’était pas coutumier, Justine savait qu’il s’adressait à elle comme un père le ferait à sa fille. Face à une situation inattendue, il lui montrait qu’il avait besoin de toute sa complicité. Pour la jeune femme, ce petit sobriquet, qui ne lui déplaisait pas, se traduisait par : trouve la solution !

—Et toi Richard, que vas-tu faire pendant ce temps ?

—Je vais voir ce cher Monsieur Leroy avant qu’il ne quitte l’hôpital. On a gagné du temps en demandant au docteur de nous le garder en observation, mais il sera bien obligé de le relâcher après 16 heures si on enlève les scellés de l’appartement.

—Et nous sommes censés trouver quoi très cher ? Demanda Justine sur un ton légèrement moqueur, un petit sourire en coin.
Avec toute son assurance de charmeuse, elle porta ses mains à sa chevelure châtain clair pour la remettre en place.

—Une seringue !

—Je ne vois pas où tu veux en venir Richard ?

—Ne cherche pas à comprendre ma Juju et ne me pose plus de questions ! Promets-moi juste de me ramener la seringue !

Alors que l’inspecteur Martin l’avait rejointe, elle se retourna et ensemble ils regagnèrent la sortie. Richard lorgna la cambrure de son dos, émerveillé devant cette sublime silhouette qui s’éloignait de lui. Son regard concupiscent glissa vers ses fesses que son jean moulant mettait en valeur. Ilaurait tant aimé les toucher à sa guise. Hélas, cela faisait partie de ses fantasmes car Justine n’était pas à lui et ne le serait-elle sans doute jamais.

« Mais pourquoi ai-je vingt ans de plus qu’elle Sacrebleu ? Pour ne plus la voir je finirai par accepter cette mutation dans le Chud comme Kad Merad dans Bienvenue chez les Ch’tis ! ».

(à suivre  : le chapitre 8 sera publié demain vers 14 heures)

 

Les auteurs

 

A nous milord

Roger Constantin et Krystel à gauche.

A droite Clair Pirotton épouse de Roger ou de Christian, c'est selon...

L'improbable alliance de deux auteurs que rien ne réunissait au départ sauf cet incroyable challenge d'écrire un polar.

Roger Constantin vit au sud de Liège dans les Ardennes belges et son premier roman aborde le domaine sentimental aux dimensions fantastiques.

Krystel habite Dunkerque et écrit des romans historiques, passionnée par la vie de Louis XIV.

Ensemble, ils ont relevé le défi.

 

Making of (6)

Comment vous est venue l'idée d'écrire ce roman à quatre mains ?

Vers la mi-octobre, le roman était terminé au niveau de l'écriture. Krystel peaufina certains passages de sa plume féminine et c'est elle qui écrivit le résumé pour la couverture.

Fin octobre, je me rendais à nouveau à Dunkerque pour relire ensemble le roman afin d'apporter les éventuelles dernières corrections.

Début novembre, Krystel signa le bon à tirer et s'occupa des formalités administratives : dépôt légal, N° ISBN à l'Agence Francophone pour la Numérotation Nationale du Livre et l'envoi d'un exemplaire à la bibliothèque de France.

Le 20 novembre, le livre était imprimé et publié. 

Fin

 

 

 

 

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