Dunkerque 101

Roman: Meurtre à Dunkerque "Sous l'oeil de Jean Bart" Chapitre 13 (Roger Constantin & Krystel)

Photo d'illustration:  Vue aérienne de Dunkerque et de la plage de Malo.

 

 

Roger Constantin & Krystel

 

Meurtre à Dunkerque

"Sous l’œil de Jean Bart"

 

Résumé

Dunkerque, 27 août 2014, Place Jean Bart.

Yorick Leroy découvre son épouse Eva, morte dans la salle de bains, la veille de leur dixième anniversaire de mariage.

Accident ou suicide?

Persuadé qu'il s'agit d'un crime, le commissaire Magnac ouvre une enquête.  Les mensonges s'accumulent chez les antagonistes.  Yorick mène une double-vie avec Petra son ambitieuse maîtresse.  David son meilleur ami ment aussi.  

Et même la caissière du supermarché!

Mais qu'ont-ils de si important à cacher?

Et si Jean Bart avait tout vu depuis son piédestal?

 

Dunkerque hotel ville

Dunkerque : L'hôtel de Ville

 

 

Cette oeuvre est une pure fiction.

Toute ressemblance avec des faits et des personnes existants ou ayant existés ne serait que fortuite et involontaire.

 

 

Chapitre 13
 

Digue de Malo, dimanche 31 août, vers midi

Dans une grisaille, décidément tenace en ce mois d’août, un petit rayon de soleil apparaissait enfin. Justine profita de cette matinée clémente pour savourer une coupe de champagne, à petites gorgées, confortablement installée à la terrasse du restaurant « L’Iguane » de la digue de Malo-les-Bains. Seul le cri des mouettes perturbait le calme d’une terrasse que la clientèle n’avait pas encore envahie pour le service de midi. Quelques instants plus tard, elle fut rejointe par son compère Richard, accompagné de son frère et de sa belle-sœur.

—Bonjour Justine, la surprit-il en lui faisant une bise sur la joue. Je te présente mon petit frère Bruno et sa charmante épouse Nathalie.

—Ravie de faire votre connaissance ! Richard m’a beaucoup parlé de vous et surtout ces derniers jours. Il était très impatient de vous revoir !

Comme s’ils se connaissaient de longue date Justine se leva et s’avança pour leur faire la bise d’une manière spontanée. Bruno, un peu interloqué par cet accueil chaleureux, succomba instantanément au charme de la jolie collègue de Richard. Il avait tellement entendu parler d’elle, lorsqu’il lui téléphonait, qu’il ne s’étonnait plus du pourquoi.

—C’est très gentil d’avoir accepté mon invitation à déjeuner ma chère Justine, je craignais que tu ne répondes pas à mon message.

—Mais pourquoi Richard ? C’est normal ! Cela me fait plaisir de passer ce dimanche avec ta famille et toi !

La petite tape complice qu’elle fit sur son épaule avant de s’asseoir surpris Richard. Il prit place à côté d’elle en lui balançant, en contrepartie, un petit coup de coude taquin dans les côtes. Un geste que son frère feignit de ne pas remarquer.

—Bruno, je te conseille de prendre la sauce au maroilles avec ta viande. Tu m’en diras des nouvelles ! Après tout, on est chez les Ch’tis !

Sur ce bon conseil, tout le monde se laissa tenter par la sauce régionale. La commande pour l’apéritif fut vite décidée ; coupe de Champagne pour les dames et Pastis pour les hommes! Le ciel se montrant à nouveau menaçant, ils dégustèrent leur verre en terrasse, mais rentrèrent dans le restaurant pour le repas.

—À propos Justine, lança Richard en levant son verre, tu ne m’as pas donné de nouvelles hier. Et alors ? Dis-moi !

—Oui, la caissière travaillait ! Oui, elle se souvient du ticket de caisse et des bouteilles ! Oui, elle a reconnu Yorick sur la photo !

Justine était agacée de devoir parler boulot un dimanche alors que des proches étaient à l’écoute. Le secret professionnel bon sang ! Richard, sur ce plan, était incorrigible et elle lui fit bien sentir son mécontentement.

—Zut Richard ! Aujourd’hui c’est dimanche ! Oublie un peu le boulot... on aura tout notre temps demain !

Bruno et Nathalie se concertèrent du regard, mais n’osèrent formuler une parole. Cette répartie eut le don d’écarter toute discussion professionnelle durant le repas, laissant place à de bons vieux souvenirs de famille et quelques anecdotes entre les deux frères. Après le repas, ils décidèrent de profiter d’une nouvelle éclaircie pour se promener le long de la digue. La plage paraissait beaucoup plus avenante sous les rais du soleil, que certains nuages gris permettaient à travers leur épais rideau. Nathalie et Bruno marchèrent bras dessus, bras dessous. Après quelques hésitations, Justine attira Richard en l’invitant à faire de même. Il tourna la tête vers elle, au bord de se pincer pour voir s’il ne rêvait pas.

—Justine, peux-tu m’expliquer ce qu’il t’arrive ou ce... ce... qu’il m’arrive ! C’est bien toi qui me tiens le bras et qui marche collée tout contre moi ?

—On est en famille Richard, je partage donc ce moment avec toi, bien heureuse de ne plus entendre parler de boulot ! Avance, laisse-toi couler et respire les embruns ! Chut.... n’oublie pas, la marche est bonne pour ton petit cœur !

« Mais pas les émotions fortes ! », pensa-t-il.

Richard se sentait l’homme le plus heureux du monde. Il pouvait serrer sa Juju contre lui, sentir le parfum émanant de sa peau, lui cajoler les cheveux qui virevoltaient sous la brise saline. Il avait l’impression d’être un adolescent en compagnie de son premier flirt. En plus, une fierté démesurée dans les veines, il était ravi de pouvoir s’afficher devant son frère.

À la fin de la balade, Justine les invita à prendre le café chez elle. Elle avait un petit appartement à deux cents mètres de la digue. Au moment où ils se quittèrent tous, Richard s’attarda à la porte de son studio, le cœur palpitant. Il était émerveillé devant le joli minois souriant de Justine. Ayant du mal à s’arracher à sa compagne de promenade, il lui caressa la joue du bout des doigts et les laissa s’égarer sur sa nuque. Les longs cheveux soyeux s’emmêlaient autour de ses phalanges comme s’ils voulaient les maintenir captifs. Il s’avança vers elle et lui saisit la taille pour la ramener vers lui. Il pouvait sentir les battements de son cœur à travers leurs vêtements. Elle ne le chassait pas, consentante. Leurs visages, l’un contre l’autre, permirent à leurs lèvres de se frôler. Prêtes à se rejoindre pour un premier baiser, Richard tourna la tête et déposa deux bises sensuelles dans son cou, ce cou à la peau fine et désirable, parfumé d’épices et de fleurs.

—Justine, ce serait trop bête ! Je pourrais être ton père...

Et puis les mots s’étouffèrent dans sa gorge.

—Richard, je suis désolée. Je me suis un peu emportée, mais je...

—Chut ! Lui intima-t-il, en posant son index sur sa bouche, ne dis rien qui pourrait nous faire mal... je préfère ton silence et ma rêverie...

Il se retourna et se dirigea vers les escaliers pour rejoindre Bruno et Nathalie qui papotaient en bas en l’attendant. Arrivés à la voiture de Richard, son frère cadet lui assena un coup de poing des plus amicaux dans le ventre. Un désir subit de charrier son aîné.

—Ben alors frangin ! Tu nous as bien caché ton jeu avec ta belle. Nous qui pensions voir un vieux célibataire endurci ! Franchement là, tu nous épates !

—Ce n’est pas ce que tu crois Bruno ! Nous ne sommes pas ensemble. T’as vu la différence d’âge ? Aie un peu de bon sens pour une fois !

—Ben justement j’en ai pour une fois ! Tu ne vas pas apprendre un singe à faire des grimaces ! Cette fille te dévore des yeux Richard ! Et toi pareil. Alors qu’est-ce que t’attends ? Fonce !

Et pour mieux enfoncer le pieu, Nathalie mit son grain de sel en ouvrant la portière de la voiture :

—Cette fille t’admire Richard! En plus, elle est splendide ! Une vraie poupée Barbie ! Alors, pour une fois, grand frère, écoute ton cadet ! Je ne comprends pas que ton flair de commissaire ne te sert pas sur ce coup-là !

 

(à suivre  : le chapitre 14 sera publié demain vers 14 heures)

 

 

Les auteurs

 

A nous milord

Roger Constantin et Krystel à gauche.

A droite Clair Pirotton épouse de Roger ou de Christian, c'est selon...

L'improbable alliance de deux auteurs que rien ne réunissait au départ sauf cet incroyable challenge d'écrire un polar.

Roger Constantin vit au sud de Liège dans les Ardennes belges et son premier roman aborde le domaine sentimental aux dimensions fantastiques.

Krystel habite Dunkerque et écrit des romans historiques, passionnée par la vie de Louis XIV.

Ensemble, ils ont relevé le défi.

 

 

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